• ICI

    Une vidéo fort instructive : on y voit des fachos intégristes faire une “prière de rue”, devant le centre IVG de l’hôpital Tenon (réouvert grâce à la mobilisation des riverain-e-s). Des propos hallucinants, pleins de négation des droits des femmes et de haine homophobe, se mêlent à la comparaison entre droit à l’avortement et shoah. Et la police les protège. Il est vrai que ces “prières de rue” ne sont pas là le fait de musulmans privés de lieux de prière, mais de catholiques…


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  • Le Monde libertaire Gratuit N°23


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  • Si la propriété peut être “le vol”, elle peut aussi être “la liberté” : les deux thèses ont été défendues par Proudhon, parce qu’en fait tout dépend de l’acception que l’on donne au mot propriété, qui recèle en réalité de nombreux sens, fort différents et fort divergents. Un petit travail de clarification s’impose, en particulier contre l’acception bourgeoise de ce mot, dominante - et qualifiée de “sacrée” depuis les droits de l’homme riche de 1789.

    L’acception la plus courante, diffusée largement par les politiciens, les capitalistes, les juges et les flics, est en effet celle de propriété privée, au sens de privative. C’est-à-dire qu’elle ne se définit pas tant par la possibilité de jouissance de la personne propriétaire, que par l’exclusion de toutes les autres personnes (non-propriétaires) de son usage, et -ce qui est lié – des décisions quant à cet usage.

    C’est du reste l’acception juridique du terme, qui implique trois caractères de la propriété : le côté exclusif (la jouissance du bien n’appartient qu’à une personne, donc à l’exclusion de toutes les autres personnes), le côté absolu (cette personne décide seule de son usage), et le côté perpétuel – la propriété est attachée à l’objet pour toujours, jusqu’à la fin de l’objet… introduisant une vision fétichiste et fermée sur eux-mêmes des biens et ressources de ce monde, vision marchandisant le monde entier avec l’extension du champ du capitalisme et de la propriété privée ces derniers siècles.

    A notre sens, c’est bien ce caractère privé, en fait privatif, qui pose le véritable problème ; car une fois évacuée ce caractère privé, demeure seulement la possession, c’est-à-dire le droit de jouïr de ce que l’on use déjà réellement - ainsi que le dit le vieil adage : “Possession vaut droit”.

    Il faut introduire là trois aspects classiques de la propriété : l’usus, le fructus et l’abusus. L’usus, c’est le droit d’user, de jouïr d’un bien – son plat de lentilles, sa maison, son manteau. Quoi de plus légitime ? Le fructus, c’est le droit de récolter les fruits renouvelables de son bien - manger les fruits de son verger, par exemple. L’abusus, c’est le droit de disposer de son bien comme on l’entend – le louer, le céder, le vendre, le détruire. On constate alors qu’entre l’usus et l’abusus, on est passé de la possession (au sens de pouvoir jouïr de ce dont on éprouve le besoin, et pourquoi pas éprouver un attachement à lui) à la propriété privée, au sens de décider seul sur un bien. En ce sens, à l’inverse de la conception courante, nous pouvons considérer qu’au fond, un loyer ne relève pas tant du fructus, que de l’abusus.

    Notons que ce glissement de l’usus à l’abusus, qui est bien loin d’être naturel puisque contradictoire (l’abusus des uns rendant impossible l’usus pour tous), s’inscrit dans l’histoire humaine de la domination. Il ne se comprend en effet que si l’on garde à l’esprit qu’on est dans un système social de domination de l’homme par l’homme. En société capitaliste, la force de travail humaine est en effet considérée comme un bien comme les autres que l’on peut acheter (pour les capitalistes), et que l’on peut, ou plutôt que l’on est contraint de, vendre (en ce qui concerne les prolétaires, ceux qui n’ont pour toute ressource que le fait de vendre leur force de travail). L’abusus, caractéristique fondamentale de la domination, est indissociable de l’histoire de l’asservissement contraint de l’homme par l’homme, qu’elle prenne la forme antique de l’esclavage, la forme médiévale du servage ou la forme moderne du salariat. Cet aspect est très important, car il rejoint l’exclusivité et la privation quant aux décisions, qui caractérise la “propriété”… telle qu’elle est entendue aujourd’hui.

    Les anarchistes sont pour la possession, et contre l’aspect privatif de la propriété, sans lequel ne demeure justement que la possession. Ils s’inscrivent en cela dans une conception de la liberté qui n’est pas celle d’une exclusion réciproque (chacun n’étant cantonné qu’à ce dont il est propriétaire, c’est-à-dire privé de liberté réelle car réciproquement interdit de jouïr des biens des autres), mais qui est celle d’une conception dynamique de la liberté, c’est-à-dire mutuelle. Si quelqu’un possède quelque chose, et c’est son droit à notre sens s’il en jouit, il peut aussi en faire profiter ses voisins (le surplus d’une récolte, un vélo lorsqu’il est au garage, un ordinateur lorsqu’il est éteint, une production artistique…), qui eux-mêmes, étant rendus plus libres, peuvent eux aussi mieux faire partager leurs propres ressources, ainsi que les fruits de leur activité et de leur créativité. La possession est une conception sociale de l’appropriation humaine des ressources et des biens. La prise sociale de possession jette aux orties les concepts bourgeois, pipés, de “propriété privée” et de “vol”. Les seuls vrais voleurs sont ceux qui n’acceptent pas d’être “volés” à leur tour, ce sont ceux qui volent au quotidien le temps, la vie et le travail des autres, et qui veulent retenir, par la force de la contrainte violente, ceux qu’ils ont dépossédés hors de l’espace de ce qu’ils se sont illégitimement, c’est-à-dire exclusivement, accaparé. Propriété si manifestement peu “légitime” (cet adjectif suggérant un accord social), qu’elle se cantonne aujourd’hui derrière des enclos, des cadenas, des titres notariés, des flics, des armées, transformant le monde en espace fragmentaire, carcéral.

    La conception anarchiste de la liberté, se traduisant en termes de prise de possession, échappe ainsi tant à la propriété privée, qu’à la propriété étatique, qui toutes deux consistent en une confiscation des décisions par des individus (actionnaires dans un cas, technocrates gouvernementaux dans l’autre), en un empêchement contraint de prise de possession.

    Le caractère fondamental du capitalisme ne réside donc pas tant dans la “propriété” - terme pour le moins complexe et confus signifiant nombre d’aspects contradictoires - que dans la privation, c’est-à-dire la dépossession.

    Nous ne voulons pas rejeter la possession : bien au contraire, nous voulons tout posséder ! Nous voulons nous réapproprier ce monde, pour en jouïr librement, et ce ne sera pas les uns contre les autres, mais les uns avec les autres, dans le cadre d’une conception dynamique et mutuelle de la liberté, et non une conception exclusive. Ma liberté ne s’arrête pas là ou commence celle des autres. Avec Bakounine, nous affirmons que la liberté des autres étend la mienne à l’infini (et réciproquement).

    Cette conception de la liberté et de la propriété au sens de prise de possession, implique une conception nouvelle du politique, c’est-à-dire de nos relations sociales. La responsabilité bien sûr au sens où l’appropriation ne peut être obtenue que par la lutte des dépossédés, sans rien attendre de ceux qui les privent. Ce qui suppose fondamentalement l’autonomie de chaque individu et groupe social. Mais cette autonomie ne reproduit que la guerre, si ces entités sociales sont étanches, ce qui suppose une coordination libre de ces entités, au sein de laquelle elles préservent leur liberté, tout en adoptant une conception dynamique et mutuelle de la jouissance des biens de ce monde. C’est le principe de subsidiarité dans les prises de décisions qui garantit à la fois la liberté et la coordination : les entités individuelles ou collectives décident et gèrent prioritairement tout ce qu’elles souhaitent et peuvent gérer, ne reportant sur une circonférence plus large de la coordination sociale que ce qu’elles ne peuvent pas gérer en propre. C’est enfin l’adéquation ou la péréquation dans la répartition des ressources, permises par la liberté et la subsidiarité, qui rendent l’égalité réelle possible.

    Ces principes ne sont pas ceux de la démocratie (même directe), atomisant les individus en entités étanches votantes sous une autorité pseudo-commune, une représentation illusoire, une représentativité décisionnelle stérilisant toute autonomie ainsi que toute dynamique collective.

    Ces principes sont ceux du fédéralisme libertaire.

    Juanito, Pavillon Noir, 14 décembre 2012

     


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  • Le collectif ZAD 23 appelle à un rassemblement le mercredi 12 décembre à 17 h 30 devant le tribunal de Guéret. Nous souhaitons par cet événement soutenir les gens qui luttent à Notre Dame des Landes contre l'aéroport et son monde. Le 11 décembre le tribunal de Nantes donne son verdict au sujet de la destruction ou non des cabanes construites le 17 novembre dernier.


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  • Á Notre-Dame-Des-Landes, la lutte continue

     

     Dans le bocage de Notre-Dame-Des-Landes, les occupants et occupantes de la ZAD (Zone à défendre), depuis presque 5 ans pour certains, avaient déjà donné un visage particulier à la lutte contre le projet d'aéroport et contre le monde qu’il représente. Au-delà des analyses sur les répercussions écologiques et les dommages sociaux du projet, au delà de la contestation d'une forme d'aménagement du territoire et d'une manière de décider (l'autoritarisme déguisé en une pseudo démocratie), c'est une leçon du vivre ensemble qui se construit sur ces terres. Là, a été adoptée une forme de vie autogestionnaire. Elle est basée sur des assemblées générales souveraines, et donc, la prise de décision est collective pour tous les aspects de la lutte comme pour la gestion du quotidien (production et partage de nourriture, habitat, moyens de transport, culture...).

     Cet îlot de résistances et de vie autrement a été considéré par le Pouvoir (politique et économique) comme une alternative potentiellement subversive, à plus large échelle, un « kyste », pour le Ministre de l'Intérieur. C'est ce qui explique le déploiement hallucinant de forces de l'ordre pour qui tout doit disparaître et le plus vite possible. Elles n’ont pas rechigné à la violence et n’ont pas hésité à détruire des lieux de vie ainsi que des biens (vélos, lits...) des habitants.

     Les Zadistes (terme générique recouvrant de multiples individualités aux visions diverses) ont su tisser des liens avec leurs voisins et construire un réseau de personnes concernées alentour. Aussi, dès que la répression a commencé, la résistance s'est organisée et a bénéficié de soutiens de plus en plus larges. La détermination des Zadistes face aux forces de l'ordre et le modèle alternatif qu’ils montrent ont séduit, bien au-delà des clivages politiques actuels.

     Malgré certaines manœuvres, les partis politiques n'ont pas de prise sur ces personnes et ils n’apparaissent qu’en renfort. Le gouvernement tente toujours - en vain - de séparer les bons opposants des méchants « anarcho autonomes », « spécialistes de la guérilla urbaine »... Alors que, de fait, l'ensemble des contestataires fait front commun.

     Le succès de la manifestation du 17 octobre en témoigne. Au-delà du nombre (plus de 30 000 manifestants), c'est la créativité de l’événement qui a marqué : nombreux panneaux de personnages aux messages poético-politiques, innombrables chansons et slogans conçus pour l'occasion. Surtout, il y a eut la construction collective, en autogestion, des maisons et abris en bois et pailles.

     Le fonctionnement autogestionnaire mis en place par les Zadistes bouleverse la donne politique. Nous rencontrons de plus en plus de personnes, initialement méfiantes quant aux capacités autogestionnaires des humains, qui reconsidèrent leur point de vue. Elles s'enthousiasment même pour cette forme de vie collective, respectueuse de l'individualité, dans laquelle chacun participe selon ses moyens et envies.

     De fait, les collectifs de soutien se sont multipliés dans toute la France, et même au-delà, chacun prenant des initiatives autonomes, sans attendre les consignes d'un centre quelconque. La ZAD, par son mode d'existence et sa résistance, a transfiguré les conditions de la lutte. Ceux qui se battaient isolés dans leur coin voient affluer, de partout, de nombreux soutiens.

     Même au-delà des soutiens actifs, une bonne partie de la population qui ne suit que de loin ce qui se passe, sympathise avec cette lutte. En effet, la destruction de terres agricoles, de bocages, et surtout les partenariats public- privé qui illustrent parfaitement l'entourloupe capitaliste permettant au privé d’obtenir des profits alors que la prise en charge des pertes est assurée par les collectivités publiques, ont de plus en plus de mal à passer dans l'opinion publique.

     Le combat autogestionnaire à la ZAD avec l'entraide qui y est développée montre que l’on peut coordonner des activités, assurer une certaine justice sans avoir recours à l’État.

     La répression policière et gendarmesque menée par l'Etat, pour défendre les intérêts du groupe privé Vinci, constructeur et concessionnaire de l'aéroport, confirme, s'il était besoin, le slogan « gendarmerie et police nationales = milices du Capital ».

     Le premier Ministre de l'État français, J-M Ayrault a pu déclarer « Nous ne nous laisserons donc pas dicter une vision du monde qui n'est pas la nôtre »… moyen de dire qu’il voudrait nous dicter la sienne ! De fait, nous ne partageons pas la même vision du monde. Nous ne voulons pas du monde de l'exploitation et du profit, de la destruction de la nature et des animaux. Nous voulons construire un monde sans hiérarchies, basé sur l'entraide où il fait bon vivre.

     La Fédération anarchiste dénonce, évidemment, la violence étatique et soutient l'opposition à l'aéroport, telle qu'elle est engagée par la ZAD et ses soutiens. Utilisant tous ses réseaux (ses groupes de militants, sa radio, sa presse), la Fédération anarchiste appuie pleinement la lutte en cours et se fera toujours l'écho des alternatives autogestionnaires mises en place ici, à la ZAD, et partout ailleurs, en France et dans le monde.

     La Fédération anarchiste appelle à rejoindre la lutte sur le terrain, à participer partout aux initiatives de soutien ou à en créer là où il n'y en a pas encore.

     

    Secrétariat aux Relations extérieures de la Fédération anarchiste.  


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  • Flash info de la journée ici. Un gros travail de compil a aussi été fait par les zadistes avec des photos ici, et des vidéos là.

    Pour la préparation de la manif de réoccupation du 17 novembre : quelques dernières précisions sur l’organisation de la journée sont disponibles ici.

    Vues les déclarations de politicards faisant le jeu de la répression en dissociant les “bons” des “mauvais” résistants de la ZAD, on rappelle que les drapeaux d’orgas sont pas trop souhaités, un drapeau commun est proposé ici, à vos pochoirs ! Par ailleurs, des conseils importants pour la manif en cas d’interpellation sont disponibles ici.

    Deux vidéos musicales bien sympas, avec “Notre Dame des routes et des ponts, Notre Dame des oiseaux de fer“, du groupe Hamon-Martin quintette, mais aussi un bon rap sur squat.net (on adore !)

    Plein de communiqués ces deux derniers jours. On pourra déjà lire des commentaires bien sentis sur l’affaire de l’agression du vigile, avec une lettre ouverte au préfet, un texteA propos de l’expulsion d’un vigile et du feu de joie qui s’en est suivi“, et un autre texteTa lâcheté, M’sieur l’préfet.

    La lutte continue partout, avec un communiqué d’appel à des actions décentralisées.

    Pour finir, y’a pas qu’à Notre-Dame-des-Landes que le vieux monde rase et expulse : Solidarité avec les expulsé-e-s a la foret de Hambach en Allemagne !

    de Pavillon Noir 86(voir le site ci-contre dans Black blogs)


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    A 14h30  :
    « 20 000 moujiks
    sans importance »

    Film de Patrick Le Gall 

    A 15h30: Le débat
    Avec comme intervenants:
    Rémi ADAM:
    Historien, auteur de plusieurs
    ouvrages sur le sujet 
    Jean GAVRILENKO: Fils d’un soldat russe

    qui était à la Courtine en 1917
    Eric MOLOTDZOFF,
    petit-fils d’un soldat
    russe
    Régis PARAYRE:
    Président de la Libre
    pensée de la Creuse 

    A 18h:
    Chants russes interprétés par les
    choristes de la Chorale DROUJBA de Limoges.
    A 19h : Pot fraternel et buffet
    Stèle à la mémoire des 20 000 soldats russes, inaugurée
    le 15 septembre 2012 à La Courtine en Creuse lors
    d’un rassemblement national organisé par la Libre pensée
    RESERVATION DES PLACES
    AU : 05 55 02 26 16



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